Connivences et politique
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George W. Bush rencontre Gordon B. Hinckley
et Thomas S. Monson à Salt Lake City, le 31 août 2006.
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"Aussi bien en théorie qu'en pratique, nous concevons le
gouvernement ecclésiastique comme distinct et séparé du gouvernement
civil" (21 déc. 1889). La première présidence du culte mormon à
beau l'affirmer haut et fort, il n'empêche que, dans les faits, la
séparation de l'église et de l'Etat dans le fief de l'Utah est loin
d'être une réalité.
A voir le passif des deux derniers présidents de l'église mormone,
Gordon Hinckley et Monson (voir
Hiérarchie mormone),
leur puissance économique ainsi que leur
connivence avec les plus hautes sphères gouvernementales, il est
difficile de ne pas mettre en doute l'exercice de la révélation divine,
censé guider les 12 apôtres dans leur recherche du futur prophète.
De plus, les affaires de gros sous liées à celles de l'exercice
politique éloignent la présidence mormone du simple cadre de
transmission du message religieux. Lorsque l'argent se mélange à la
sphère religieuse, difficile d'imaginer une parfaite intégrité dans les
pensées du « prophète/révélateur ». La séparation de l'église de
l'Etat de l'Utah est loin d'être assurée, même si les instances
mormones défendent officiellement une politique de neutralité.
L'exemple le plus concret est vraisemblablement celui des nombreux pots
de vin distribués ça et là pour obtenir l'organisation des Jeux
Olympiques d'hiver de Salt Lake City en 2002. En 1998, un membre du
Comité Olympique International révélait que 1,3 million de dollars
avait été distribué pour favoriser la candidature de Salt Lake City. Un
argent utilisé sous forme de cadeaux, d'espèces, de bourses d'études ou
d'emplois pour les enfants ou de présents aux épouses des membres du
CIO... Certainement le plus grand scandale pour l'église mormone durant
ces 25 dernières années.
Au sein du domaine politique, les Mormons jouissent d'une
influence
grandissante. En 2007, la campagne de Mitt Romney, sénateur mormon du
Michigan, pour
l'investiture républicaine fut financée majoritairement par les
principaux investisseurs de l'église de Jésus Christ des Saints des
Derniers Jours. Mitt Romney, lui même multi-millionnaire, héritier de
George Romney (président d'American Motors Corporation et gouverneur du
Michigan), cristallise parfaitement la force de frappe mormone grâce à
une fortune accumulée au fil des ans.
Plus étonnamment, Harry Reid, sénateur du Nevada, appartient au
mouvement démocrate malgré son appartenance à l'église mormone. Né de
parents juifs, il explique sa conversion avec simplicité : "Il est
beaucoup plus facile d'être bon membre de l'Eglise et Démocrate qu'être
bon membre de l'Eglise et Républicain."
VF
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